• J'avais 3 CM2 en APC (Activités Pédagogiques Complémentaires) pour travailler sur la résolution de problèmes. C'était notre troisième séance et il restait un problème à résoudre.

    Les élèves s'installent, je leur distribue leurs documents. Et là, une des élèves me dit : "Maitresse, on pourrait le faire seul ?". N'ayant pas compris sa demande, je lui explique que j'avais prévu un travail collectif mais que s'ils voulaient le faire seul, ils pouvaient. Ma petite élève me répond alors : "Non, on veut le faire ensemble mais sans toi !".

    J'ai adoré cette demande ! Je les ai bien entendu laissés travailler sans moi. J'ai écouté leurs discussions, leurs échanges, leurs argumentations. Un super moment d'échange pour eux, un riche moment d'écoute pour moi !

    Je vois deux raisons à cette volonté de faire seuls.

    La première serait la présence de nombreuses plages de T.I. (Travail Individuel) dans mon emploi du temps, T.I. au cours duquel les enfants ont pris l'habitude de ne rien me demander s'ils savent quoi faire et comment le faire.

    La seconde serait selon moi l'envie de se prouver à eux-mêmes qu'ils avaient bien intégré ce qui était demandé et qu'ils pouvaient le faire seuls, sans moi (à aucun moment je n'ai ressenti un besoin de leur part de me le prouver à moi).

    Stéphanie Bouchard

    POUR ALLER PLUS LOIN

    1)Recherche documentaire

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/cpe-425-recherche-documentaire-le-temps-de-la-mise-en-commun

    2/Travail individuel

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/atelier-travail-individuel-en-pf

    UNE QUESTION

    Peut-on se positionner en observateur ? Pourquoi ?


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  • Cette année parmi les nouvelles collègues arrivées dans l'école, il y a P. qui a la classe juste à côté de la nôtre, un CM1/CM2. Et elle fait plein de trucs très chouettes avec les enfants de sa classe, elle accueille réellement les enfants, et sa classe est vivante, agréable, créative...

    Hier, en revenant du marché de Mouans-Sartoux où nous étions allés faire des lectures publiques de nos poèmes et textes poétiques, trois des enfants de la classe sont allés lire au CM1/CM2 des textes et en ont offert.
    Ils en ont lu beaucoup, ont échangé sur comment ils écrivaient, quand, pourquoi...

    En fin d'après-midi, un des enfants m'a remis le texte suivant destiné à la classe :

    Nos voisins les poètes aux cinq sens...

    Régulièrement ce sont nos nez qui sont sollicités par les desserts que vous préparez.

    Nos regards sont attirés par vos productions sur lesquelles nous jetons un oeil discret lorsque votre porte est ouverte.

    Nous parvenons à nous toucher lorsque nous jouons ensemble aux récréations ou lors des ateliers.

    Aujourd'hui ce sont nos oreilles qui ont été sensibles à la lecture de vos jolis poèmes variés.

    Il reste le goût pour terminer l'éloge des cinq sens... alors goûtons et apprécions simplement le plaisir de vivre ensemble dans cette école.

    Merci pour ces moments partagés.

    La classe de CM1/CM2

    Un texte qui a ému pas mal d'enfants, qui a aussi animé une discussion qui pourrait se résumer ainsi : C'est vrai que se dire des choses comme ça c'est bien et on ne le fait pas assez... 

    C'est quand même super d'avoir des voisins comme P. et sa classe.

    Jean-Charles Huver

    POUR ALLER PLUS LOIN

    1) Les émotions dans la classe

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/11045

    http://laclasseplaisir.eklablog.com/plaisir-vecu-411-la-journee-de-l-amitie-a161746796

    2) le conseil

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/un-conseil-cooperatif-2

    3) lecture aux petits

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/55592

     UNE QUESTION

    Doit-on laisser les élèves exprimer librement leurs sentiments ?

     

     


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  • Nicolas, élève de CM2, en délicatesse avec la lecture et l’écriture depuis leur première rencontre.  

    J’avais remarqué quand il était toujours en CE, dans la classe de ma collègue, qu’il portait un amour immodéré pour les cailloux et le monde minéral en général. Arrivé en CM1 avec moi, je l’avais mis en contact avec un ancien de mes profs de fac, directeur du département de géologie à Brest. Le "petit Nicolas" avait alors pris plaisir à gribouiller des mails pour poser ses questions et raconter un peu de son quotidien au scientifique. Nicolas commençait à avoir envie d’écrire.  

    Cette année, pour multiplier les voies de diffusion des écrits de la classe, nous avons commencé à publier un maximum de textes en « petits livres » (vous savez, ces pages A4 qui après un savant pliage se transforment en petit bouquin de huit pages… : Les Petits livres). Dès le départ, Nicolas a sauté sur son cahier de brouillon ou, de façon plus générale, sur tout ce qui ressemble à une feuille, pour écrire sa désormais célèbre histoire (dans notre classe, au moins) du « Lapin et de l’écureuil ». Le petit texte du début est devenu le tome 1 d’une série qui en est actuellement au cinquième tome.  

    Toujours très pressé de partager ses textes, Nicolas a lu le quatrième tome vendredi. Devant la classe attentive, il a saisi son petit livre, interprété ses personnages, tel Dussolier au théâtre. Dès la fin de la lecture, nous avons entendu des « Nico, tu lis vachement bien maintenant! », auxquels Nicolas a acquiescé, expliquant que le fait de lire ses propres textes devait y être pour quelque chose. Maintenant, tout le monde attend chaque semaine la suite des aventures, et Nicolas est devenu l’écrivain de la classe.  

    Egalement passionné de géométrie, il a avalé ses dernières ceintures PIDAPI de géométrie (pour en savoir plus : Pidapi) avant de venir me dire « Maître, j’ai fait pas mal de maths, j’ai bien avancé. Maintenant, je mets le paquet sur la grammaire ». A ce moment, je me suis dit que je n’aurais jamais entendu ça, il y a deux ans, dans la bouche de Nicolas. Il avait grandi, l’école devenait un endroit pour créer, grandir et progresser. Maintenant, on avait vraiment l’impression qu’il commençait à tenir les rênes de ses apprentissages. 

    Si j’avais eu une bouteille lors de cette séance de « présentations », le bouchon aurait clairement sauté au plafond.  

    Yves Paubert

    POUR ALLER PLUS LOIN

    1) La Correspondance

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/accueil-correspondance-scolaire

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/secteur-arbres-de-connaissances

    2)Le nouvel Educateur

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/le-nouvel-educateur-189

    UNE QUESTION

    Jusqu’où faire confiance aux enfants ? Tous les élèves auront-ils un jour envie d’apprendre ?


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  •  En poste cette année dans une classe de CM dans une nouvelle école en milieu urbain, l'esprit coopératif me semblait très long à se mettre en place.

     Pour moi, la rentrée de janvier allait déjà me donner des indications sur l'évolution de la classe. J'ai été un peu déçue quand je voyais des moments de violence ressurgir en fin de journée (on finit à 17h).
     Au milieu d'un conseil super bruyant dans lequel les enfants se mettaient à régir spontanément à chaque nouvelle idée sans respecter les tours de parole, j'ai pris la décision d'arrêter le conseil. Réaction spontanée, très peu réfléchie, un peu inspirée par la colère aussi...
     Gros questionnement sur le tournant qu'allait prendre la classe ?

     Après quelques jours, un enfant me dit : "Maitresse, c'est injuste qu'on arrête le conseil car on est beaucoup à ne pas gêner. Je le vis comme une punition collective".
     Je lui propose alors d'en parler en réunion (on avait quand même gardé un petit temps de parole le matin : informations, propositions).
     J'explique alors que de mon côté, ce n'est pas le but, je n'ai absolument pas cette intention. Je veux juste ne pas passer des moments désagréables dans la classe. Quand on fait des choses ensemble qui ne marchent pas, je décide de les arrêter. Je leur parle des de la différence entre les décrets et les décisions parlementaires. En gros, j'étais passée à l'état d'urgence !

     Un enfant propose alors de faire un contrat de classe que chacun signerait, que ceux qui gênent au bout de trois fois soient en plus exclus du conseil d'après pour réfléchir. Sous ces conditions, je propose alors de recommencer en leur disant que je préparerai une fiche d'observation du conseil pour les enfants qui seraient dans ce cas là.

     Le Conseil a donc repris, il fonctionne. Le premier : deux enfants gêneurs. Dans leur fiche de réflexion, ils écrivent tout ce qu'ils auraient aimé dire. Conseil suivant : aucun gêneur. Interpellée par leur engouement pour le conseil, je décide alors de leur proposer en discussion philo la question : "A quoi sert le Conseil de notre classe ?"

     Et c'est là que je vis mon "moment champagne", voici le compte rendu :

     Sarah Zanettacci

    POUR ALLER PLUS LOIN

    1/ Le Conseil

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/le-conseil-cle-de-voute-de-l-organisation-cooperative

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/un-conseil-cooperatif-1

    2)le débat philo

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/52051

     POUR ALLER PLUS LOIN

    Peut-on faire preuve d’autorité sans être autoritaire ?


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  • Mois de février 2016, classe urbaine de CP. J'ai demandé à un petit gars de me lire quelques lignes d'un documentaire. Il a lu les phrases, impeccable, et reformulé ce qu'il avait lu. Et je lui dis : "Tu te rends compte que ça y est, tu sais lire ? »
    - Ah ? bin en fait j'ai du mal à me rendre compte.
    - Là tu viens de lire ce qui est écrit, et tu as compris ce que ça veut dire !
    - Ah." (avec un sourire un peu fier, malgré une sorte de stupeur).

    Moi, j'avais un sourire énorme. Je suis contente, j'ai dit. Une minute après, ce gars-là attrape son petit pote, qui rame pas mal, par le cou d'une main, un bouquin dans l'autre main, et lui dit : "Viens, je vais faire comme la maîtresse, je vais t'apprendre à lire".

    Y en a un qui a dit "c'est sur votre visage que l'enfant se lit vainqueur"... je ne sais plus qui c'est.

    Pourquoi, comment c'est possible ? Laisser le temps à chacun ? Prendre du temps pour chacun ? Inviter à l'entraide ? C'est la fleur qui éclot enfin, et qui sent bon, grâce à un terreau et un compost invisiblement entretenus ? Et dont je ne suis jamais sûre qu'il va permettre cette éclosion ?

    Mélanie Tanous

    POUR ALLER PLUS LIRE

    1) Ecrire et lire

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/55627

    2) Eloge de l'éducation lente

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/20429

    UNE QUESTION

    Qu'est-ce qui va donner envie d'apprendre ? 

     


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