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Par G-en-vie le 9 Avril 2018 à 19:26
Dans ma classe de CM1, un axe de travail récurent est l'égalité fille-garçon. Nous lisons des albums, des romans, des biographies de femmes célèbres ou oubliées...
Cette semaine, j’ai lancé un défi : pour les garçons de ma classe, de venir avec du rose dans leurs vêtements, et pour les filles, de venir habillées sans rose.
Le défi a donc démarré. Quelques garçons et filles ont réussi tout de suite. Le défi a duré toute la semaine pour que ceux qui n’avaient pas réussi puissent ré-essayer.
Dans le « Quoi de neuf ? » de ce matin, nous en avons parlé et ils se sont félicités mutuellement d’avoir réussi.
J’ai noté des réflexions intéressantes de deux filles :
1) « C’est extrêmement difficile de ne pas mettre de rose, il y en a dans tous nos vêtements, dans tous nos accessoires. »
2 ) « Ce matin, c’est ma mère qui a préparé mes affaires. Il y avait du rose partout. Je me suis battue contre elle pour trouver des affaires grises, blanches, etc. »
Tous les enfants ont acquiescé, comprenant bien ces réflexions.
Des garçons ont eux aussi dit qu’il était difficile pour eux de trouver du rose car ils n'en ont pas dans leurs placards. Certains ont dû emprunter des vêtements.
Ce qui fait que c'est un moment fort à mes yeux, c'est que les enfants ont pu expérimenter cette réalité et s'apercevoir concrètement que leurs choix et leurs goûts sont modelés malgré eux, que les petites filles ont appris a aimer le rose car elles n'ont pas vraiment eu le choix, et inversement pour les garçons.
A la fin du défi, seul un élève a refusé de jouer le jeu (mais il est dans le refus permanent). Tous les autres ont réussi au moins une journée à relever le défi, et la plupart étaient très fiers. Ils n'ont pas caché leur t-shirt rose dans la cour. Ils en ont parlé aux autres classes. Une élève de CE2 a proposé à son maître de lancer ce même défi dans leur classe.
Par la suite, un de mes garçons a eu un nouveau manteau, bleu ET rose, personne ne lui a fait la moindre remarque. Et ils n'échangent plus le matériel (nos ciseaux et compas de classe sont soit rose soit bleu...) quand je leur fais distribuer.
Cécile Garnier
POUR ALLER PLUS LOIN
1) Idées reçues sur les filles et garçons
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/3233
2) Egalité filles-garçons
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/3231
UNE QUESTION
Comment concilier les écarts culturels entre la famille et l’école ?
4 commentaires -
Par G-en-vie le 20 Janvier 2018 à 14:11
Edith témoigne de sa pratique dans une réunion du groupe du Gard en pédagogie Freinet.
"C’est au cours d’une des visites dans la classe de sa fille en maternelle que lui est venue l’envie de fonctionner différemment dans ses classes d’anglais. Elle a été séduite par l’autonomie de ces enfants si jeunes, la coopération dans le travail de groupe et l’apparente facilité du fonctionnement de cette « ruche ». Après sa participation au congrès ICEM-Pédagogie Freinet, elle a décidé de se lancer.
Ce qui l’a aidée :
- la disponibilité de la professeure de sa fille qui l’a reçue et a pu répondre à ses questions.
- le fait que, par un concours de circonstance elle ait pu avoir SA classe sans être obligée de déménager pour chaque cours, car bien sûr cela signifie un matériel disponible pour les élèves, un affichage pérenne important, une disposition des tables par groupes, 2 tableaux, le vidéo projecteur, le matériel qu’elle a créé : fichiers, tableau de fonctionnement, coin correspondance (section Erasmus), les productions des années précédentes, dictaphones individuels, dictionnaires, classeurs ressources par classe et par compétence langagière, plusieurs armoires, une vitrine musée de la classe tout cela en libre accès (l’armoire « ressources » est en libre accès / le coin lecture n’est accessible que si l’élève a terminé son travail)
- le soutien du proviseur
Nous avons pu noter : Une très grande part laissée à la communication vraie dans les ateliers d’expression, qu’elle soit écrite avec la correspondance européenne ou orale avec la production de sketches. Edith prépare à l’avance les groupes, qui doivent s’installer selon leur couleur identique à celles sur les tables pour un travail d’autonomie sur les cinq compétences à acquérir en Langues Vivantes : expression écrite, expression orale (interaction et production), compréhension écrite, orale.
Chaque cours débute par un temps d’organisation pendant lequel chacun doit trouver la couleur de son groupe dans un tableau affiché, le groupe des tables de la même couleur, le matériel dont il a besoin. Selon la compétence d’apprentissage visée, l’élève va travailler seul ou en groupe.
Édith nous montre tous les outils à disposition des élèves pour chaque compétence. Les élèves s’enregistrent et peuvent ainsi mesurer leurs progrès à l’oral avant d’être évalués sur la compétence. L’évaluation est individuelle ou de groupe, lorsque cela s’y prête. Edith nous montre les productions écrites et les déclencheurs à disposition dans des classeurs sorte de plans de travail. Nous avons également pu entendre les sketches suscités, inventés par les élèves de cette année et des productions écrites des années précédentes dans le très riche journal de l’année dans lequel transparaît la motivation des élèves, la personnalisation de leurs apprentissages.
Edith nous parle de sa façon d’évaluer. Quel bonheur de voir que oui on peut arriver concrètement à une évaluation positive en lycée ! Les élèves peuvent repasser l’évaluation, si celle-ci n’est pas satisfaisante. Ce sont les progrès qui sont pointés, valorisés par un suivi personnalisé d’Edith qui est à l’écoute et à disposition des élèves. Mais cette conception des apprentissages déroute certains élèves et profs. Difficile en terminale S de sortir de l’habituelle passivité de la plupart des cours. L’organisation ici mise en place oblige une implication dans les apprentissages. Édith encourage, motive, sollicite, mais chacun doit gravir ses échelons. Chez certains il y a une perte de repères et résistance devant cette responsabilisation : ici on n’entend pas : « Ouvrez votre livre page…» D’où les questions exprimées : – Comment les motiver, tous ces ados ? – Comment les rendre plus autonomes : elle est découragée lorsqu’il faut à certains en Seconde quinze minutes pour s’installer et se mettre au travail en début de cours. – Découragement devant le constat de la difficulté que représente la réalisation d’un puzzle pourtant simple (en 1ère S !) – solitude dans l’équipe du département de langue vivante : Quand une réunion se déroule dans sa classe, ses collègues ne sont pas présents. – pression des programmes et examens
Bien évidemment tout ceci a fait écho dans la pratique de chacun des participants. Une discussion s’engage sur le vécu, le partage des mêmes difficultés en ce moment ou par le passé. Des situations concrètes mises en place pour répondre aux préoccupations sont mises en débat, des trucs et ficelles, bonnes pratiques aussi sont suggérés.
Ont été pointés :
- les conditions préalables pour que le tutorat entre élèves fonctionne car il ne va pas de soi.
- la part du groupe dans la réussite individuelle, individualisation et coopération
- malgré le souhait d’Edith d’avancer plus vite, d’avoir des résultats plus complets comme un bon accent de prononciation pour tous, l’incroyable chemin parcouru attesté par les productions obtenues et la nécessité d’accorder du temps pour que s’installent les institutions.
- l’énorme travail de préparation pour la conception des outils personnalisés, le fonctionnement, l’évaluation. La mise en réseau, les contacts avec d’autres profs permet de faire circuler les fichiers pour en avoir plus en commun.
- l’expression artistique, l’accueil et le développement d’autres compétences que les LV dans cette classe.
- l’incroyable chemin parcouru depuis ce choix pédagogique. Edith enseigne depuis 16 ans et voilà 4 ans qu’elle a mis en place ce fonctionnement par ateliers dans cette salle qu’elle a baptisée classe SABIN’ (salle d’apprentissages bilingues et numériques).
La passion d’Edith pour ce métier lui permet d’aller de l’avant mais c’est surtout la satisfaction de voir des élèves plus heureux d’apprendre et des remerciements de leur part, des années après, qui lui montrent qu’elle est sur un bon chemin."
POUR ALLER PLUS LOIN
1/ Les langues vivantes en pédagogie Freinet
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/accueil-langues
2) Le second degré en pédagogie Freinet
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/secteur-second-degre
UNE QUESTION
Quelles sont les conditions nécessaires pour travailler en pédagogie Freinet dans le Second degré ?
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Par G-en-vie le 23 Octobre 2017 à 09:52
Souvent dans la salle des maîtres, ou en tout cas d’après mon expérience, chacun « se décharge » de ses moments pénibles. Alors on parle de ces élèves qui ne savent pas ceci ou cela, qui ont la bougeotte, qui ne se taisent jamais, qui ne rangent pas leurs affaires, etc… et la liste est sans fin. Peut-être qu’on a besoin de ça, mais parfois, je trouve ça pesant.
Une année, dans une école où c’était devenue quelque chose de vraiment lourd pour moi, j’avais imposé un midi où l’on ne pouvait échanger que des regards positifs sur nos élèves ; cela avait plus ou moins bien pris mais cette journée me faisait du bien. Parce qu’à force, on pense comme ça... Ou alors on l’a tous un peu en nous… Un enseignant canadien m’avait dit que c’était quelque chose de très français ; ça m’avait beaucoup interrogé…(et je me suis dit qu’il fallait que j’aille voir une école canadienne).
Cette année, le soleil brille dans la salle des maîtres. J’ai la chance d’avoir une collègue de travail qui s’enthousiasme des milliers de moments avec ses élèves, qui voit (vraiment) les lumières brillantes que les enfants portent en eux, qui raconte TOUUUUT ce qu’ils savent faire, comme ils s’engagent dans les activités, comme ils rient, vivent, travaillent, apprennent, coopèrent, prennent soin les uns des autres, etc… et la liste est sans fin ! Un regard bienveillant, sans naïveté, qui fait du bien, et … quelle chance ont ses élèves et notre école ! Et en plus c’est contagieux, ça force à s’interroger sur son propre regard et à voir d’abord et avant tout, toutes ses petites choses positives, belles, drôles, touchantes, … qui se passent dans une classe et qui viennent des élèves.
Alors (un très grand) merci à elle et je souhaite très fort qu’il existe une telle personne dans chaque salle des maîtres.
Nicolas
POUR ALLER PLUS LOIN
1) L’équipe pédagogique
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/10790
2) Nouvel Educateur : Projets d’adultes, leviers de transformation
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/2661
UNE QUESTION
Comment faire d’une équipe que l’on ne choisit pas une vraie équipe ?
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Par G-en-vie le 27 Juin 2017 à 11:55
Le matin au temps d'accueil (8h30 à 9h00), j'écris les activités possibles (sélection de jeux - accès au site "Beneyluschool" - projets personnels ou de classe) depuis le début de l’année.
Les élèves choisissent ce qu’ils veulent faire librement.A la fin du temps d’accueil, les élèves peuvent venir s'inscrire pour présenter ce qu'ils ont fait ou découvert - un élève à deux par jour (9h à 9h05)
Je varie chaque semaine les propositions d'activités en ajoutant des nouveaux jeux : j'en ai plein la classe (j'achète ceux que l'on découvre au Salon des jeux mathématiques). Je choisis ces activités en fonction des notions abordées mais je laisse toujours un "atelier libre pour leurs projets".
En ce moment, nous sommes à fond dans les solides en géométrie, alors j'ai sorti les Polydrons.
Un jour, un élève a demandé s’il pouvait présenter son polyèdre à la classe. Cela a beaucoup plu et d’autres élèves se sont sentis motivés par l’activité en voulant faire plus grand, plus complexe…. Et chaque jour, des polyèdres de plus en plus élaborés étaient présentés.
En parallèle, suite à une visite à la Ménagerie, j’avais aussi sorti les défis nature en lien avec un travail sur le monde animal. Ces défis nature sont des jeux de carte sur lesquels des informations sont inscrites (taille, gestation, longévité …). On en a une dizaine en classe et les élèves en apportaient aussi de la maison. On y joue à deux, comme à la bataille (on dit : « la taille », on compare entre les deux cartes, et celui qui a le plus remporte la carte). C’est devenu leur jeu préféré.
Et voici que depuis quinze jours, les élèves se sont appropriés le concept du jeu et ont commencé en projets par trois ou quatre à fabriquer des "défis nature". Le premier inventé a été un défi sur les élèves de la classe ( taille - poids - etc...). Ils ont demandé en Conseil si tous les élèves voulaient participer (car deux élèves avaient été gênés qu'on leur demande ces détails personnels). Ils sont même venus me demander mes mensurations pour que je fasse partie du jeu (et en plus, je serai la carte la plus « forte », chouette, j’ai joué le jeu !)
Et puis quelques jours après, un autre groupe s'est lancé dans la construction d'un "défi nature" sur les animaux, puis un autre groupe sur un "défi géométrique" (les solides). Et d'autres défis germent (les monuments de Paris…)Tous ces défis seront présentés lors des "portes ouvertes aux parents". A ce jour, on n'en est qu’aux fiches essai mais un groupe s’est emparé du côté visuel pour découper de belles cartes sur lesquelles tout sera recopié avec soin.
D’un jeu proposé, deux ou trois élèves se sont emparés de l’idée pour construire un projet qui est devenu au final un projet de l’ensemble de la classe. Parfois on impulse sans le savoir et les enfants s’approprient une idée qui devient une activité coopérative. Mais tout cela ne serait pas possible sans ces temps d’espace de liberté dans l’emploi du temps.
C'est la fin de l'année et tout semble s'harmoniser ... parfois il faut du temps, mais ça vaut le coup !!!
Valérie Da Silva (enseignante en CE2- Paris)
POUR ALLER PLUS LOIN
1)la pédagogie de projets
2)méthode naturelle de mathématiques
UNE QUESTION
Quels jeux pour quels apprentissages ?
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Par G-en-vie le 30 Avril 2017 à 10:34
Il y a quelque temps, j'ai eu la chance de vivre l'expérience singulière et stimulante de jouer le rôle d'un enquêteur cherchant à élucider en équipe une énigme qu'est la mort soudaine d'un écrivain à l'occasion de sa visite à un château où il était invité. Il se trouve que cet écrivain allait sortir un livre dévoilant les atours peu reluisants des occupants de ce dit château.
Je me suis retrouvé - en vrai - dans la grande maison d'une amie, costumée en gouvernante du château, et pendant une heure trente, nous avons interrogé les membres du dit château (des comédiens, donc), le docteur, le jardinier, le comte, la comtesse, les servantes, ..., pour nous faire une idée de ce qui s'était passé et démasquer le ou les coupable(s). Pour en savoir davantage sur ce projet : Les coins sombres du château
Ça m'a donné une idée. Et si je reprenais l'idée pour ma classe de CE1 ! Il se trouve que nos vacances de printemps se sont achevées le 24 avril. Il nous restait donc onze semaines pour inventer avec mes élèves de CE1 une histoire mystérieuse, des personnages suspects possibles, une mise en jeu de rôle pour chaque enfant, et enfin l'organisation de la venue de parents-enquêteurs interrogeant chacun des personnages-enfants.
J'en ai aussitôt parlé à cette amie, Aline, créatrice des "Coins sombres du château", qui a été tout de suite emballée par ce projet d'adaptation pour des enfants, et qui a accepté de nous aider à le mettre en place. Ce qu'elle a fait aussitôt.
Voilà nos débuts :
1) Aline m'a proposé un début d'énigme :
"La Princesse est venue au château pour épouser le prince. Elle s’aperçoit qu’il n’est plus là et en plus il se passe des choses bizarres dans ce château."
2) A partir de cette ébauche, les élèves ont proposé collectivement des personnages qui pourraient entrer en jeu dans cette histoire.
- Un serviteur : Il mettait la table pour le banquet de mariage. Il pense que le prince a été enlevé par le dragon. Ça ne l’embête pas trop car ce n’est qu’un serviteur.
- Le gouvernant. Son travail est de protéger le prince mais le prince ne le souhaite pas, donc il n’aime pas trop le prince. Au moment de sa disparition, il était devant sa porte.
- Le dragon. Il surveille le château au service du roi et de la reine. Il est avec un autre dragon. Il a entendu quelque chose : une petite explosion dans la chambre du prince.
- Le garde. Il surveille la porte du roi. Au moment de la disparition du prince, il dormait, car il était fatigué. Il travaille trop. Il a aussi entendu un bruit. Il n’est pas content car le prince était gentil, il donnait de l’argent aux pauvres.
- La reine. Elle avait demandé à la servante de remplir les verres. Elle avait dit au prince qu’il pouvait boire son vin avant les autres. Elle pense que c’est la servante qui a mis du poison dans le verre du prince. Elle, elle était dans sa chambre et elle s’habillait. Elle est très triste que son fils ait disparu.
- Le roi. Il s’habillait en compagnie du bouffon qui le faisait rire. Il est très triste de la disparition du prince.
- Le magicien. Il s’entraînait à faire disparaître un crapaud avec un tour de magie qui reste secret. Il n’aime pas trop le prince qui trouvait ses tours de magie pas terribles.
- Le loup-garou. Il se préparait pour la pleine lune. Il a entendu un cri perçant du prince.
- Un villageois. Il préparait à manger à ses enfants. Il est allé une fois dans le château pour demander la permission de sortir du village pour aller laver ses vêtements.
- Le messager. Il était allé donner des invitations aux invités. Quand il est revenu voir le roi, il a vu une bête sauvage avec une queue.3) Aline a ajouté quelques personnages et complété le scénario à partir des propositions des élèves.
Il était une fois une Reine, mais une de ces Reines vous savez, comme on en rencontre malheureusement, ici et là ! Une Reine très autoritaire, souvent méchante. Tout le monde la craignait. Même le Roi, son mari avait très peur d'elle et il faisait toujours ce qu'elle voulait. Cette Reine et ce Roi eurent un fils. Ils l'appelèrent Trobien et l'aimaient beaucoup. On peut dire que la Reine en était même folle ! Elle lui disait souvent : « Mon petit Trobien d'amour, tu ne grandiras jamais et tu resteras toute ta vie avec ta maman ». Trobien était un petit prince très obéissant. Au début il grandit, mais pas trop, pour faire plaisir à sa maman. Et tout allait bien.
Cependant, un jour, Trobien eut 14 ans. En se réveillant le matin, dans son petit lit de prince, il sentit que ses pieds touchaient le bout du lit, il se redressa et vit que ce n'était plus des petits pieds de bébé, mais de grands beaux pieds de 14 ans qui poussaient très fort les montants du lit et il se dit que décidément il était en train de grandir et il trouva ça très rigolo ! Il alla voir sa mère la Reine et lui dit qu'à partir de ce jour, il grandirait, il ferait tout comme les adultes, qu'il partirait, se marierait à une princesse et deviendrait Roi, bien loin de chez lui. La Reine entra dans une colère terrible ! Elle ne voulait pas que son petit Trobien devienne un Roi, se marie à une vilaine princesse et parte loin d'elle ! Elle décida de l'enfermer. Elle fit construire une grande tour, et tout en haut de la tour plaça la chambre de Trobien. Elle installa un dragon en bas de la tour pour la surveiller, un gouvernant antipathique pour s'occuper de lui et un garde.
Trobein fut bien obligé de vivre dans sa chambre... il s'ennuyait... Heureusement le garde était très gentil et essayait de le distraire, il jouait avec lui en cachette. Un jour, il lui offrit un bel oiseau parleur qui répondait au nom de Phazbok. Chaque matin, Trobien lui ouvrait sa fenêtre, l'oiseau parcourait le monde. Chaque soir il revenait et passait la nuit à raconter à Trobien tout ce qu'il avait vu.
Un soir, l'oiseau revint avec un ami : c'était l'oiseau d'une princesse qui habitait bien loin. Par l'intermédiaire des oiseaux Trobien lui raconta tous ses malheurs. La princesse révoltée, promit de venir le délivrer : le temps d'aller chercher son dragon volant et elle serait là.
4) A partir de cette proposition d'histoire, les élèves se sont mis à deux et chaque duo a imaginé comme s'était passée cette disparition.
5) Aline a fini de rédiger l'histoire complète à partir de laquelle chaque personnage va se positionner.
Maintenant, nous allons dresser le plan du château, que nous mettrons en conformité avec celui de l'école, imaginer ce que chacun des personnages aura à dire devant les parents enquêteurs, sachant que ces personnages ne savent que ce qu'ils ont vu et que ce qu'ils ont entendu, donc ignorent tout un pan de l'histoire.
En parallèle, nous essayons de résoudre des enquêtes de l'inspecteur Lafouine pour nous entraîner (Les enquêtes de l'Inspecteur Lafouine), nous menons un rallye lecture policier et nous faisons une lecture suivie du "Crime de Cornin Bouchon".
Les enfants sont bien dedans, le maître aussi, Aline itou ! Un beau défi pour cette fin d'année !
Daniel Gostain
POUR ALLER PLUS LOIN
1) l’enfant auteur
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/recherche-enfant-auteur
2) la place des parents
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/55609
Nouvel Educateur n° 220 - https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/42489
UNE QUESTION
Pourquoi et comment ouvrir sa classe ?
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