• Le matin au temps d'accueil (8h30 à 9h00), j'écris les activités possibles (sélection de jeux - accès au site "Beneyluschool" - projets personnels ou de classe) depuis le début de l’année.
    Les élèves choisissent ce qu’ils veulent faire librement.

    A la fin du temps d’accueil, les élèves peuvent venir s'inscrire pour présenter ce qu'ils ont fait ou découvert - un élève à deux par jour (9h à 9h05)

    Je varie chaque semaine les propositions d'activités en ajoutant des nouveaux jeux : j'en ai plein la classe (j'achète ceux que l'on découvre au Salon des jeux mathématiques). Je choisis ces activités en fonction des notions abordées mais je laisse toujours un "atelier libre pour leurs projets".

    En ce moment, nous sommes à fond dans les solides en géométrie, alors j'ai sorti les Polydrons.

    Plaisir VECU 308 : Les Défis thématiques

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Un jour, un élève a demandé s’il pouvait présenter son polyèdre à la classe. Cela a beaucoup plu et d’autres élèves se sont sentis motivés par l’activité en voulant faire plus grand, plus complexe…. Et chaque jour, des polyèdres de plus en plus élaborés étaient présentés.

    En parallèle, suite à une visite à la Ménagerie, j’avais aussi sorti les défis nature en lien avec un travail sur le monde animal. Ces défis nature sont des jeux de carte sur lesquels des informations sont inscrites (taille, gestation, longévité …). On en a une dizaine en classe et les élèves en apportaient aussi de la maison. On y joue à deux, comme à la bataille (on dit : « la taille », on compare entre les deux cartes, et celui qui a le plus remporte la carte). C’est devenu leur jeu préféré.

    Plaisir VECU 308 : Les Défis thématiques

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Et voici que depuis quinze jours, les élèves se sont appropriés le concept du jeu et ont commencé en projets par trois ou quatre à fabriquer des "défis nature". Le premier inventé a été un défi sur les élèves de la classe ( taille - poids - etc...). Ils ont demandé en Conseil si tous les élèves voulaient participer (car deux élèves avaient été gênés qu'on leur demande ces détails personnels). Ils sont même venus me demander mes mensurations pour que je fasse partie du jeu (et en plus, je serai la carte la plus « forte », chouette, j’ai joué le jeu !)


    Et puis quelques jours après, un autre groupe s'est lancé dans la construction d'un "défi nature" sur les animaux, puis un autre groupe sur un "défi géométrique" (les solides). Et d'autres défis germent (les monuments de Paris…)

    Plaisir VECU 308 : Les Défis thématiques

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Tous ces défis seront présentés lors des "portes ouvertes aux parents". A ce jour, on n'en est qu’aux fiches essai mais un groupe s’est emparé du côté visuel pour découper de belles cartes sur lesquelles tout sera recopié avec soin.

    D’un jeu proposé, deux ou trois élèves se sont emparés de l’idée pour construire un projet qui est devenu au final un projet de l’ensemble de la classe. Parfois on impulse sans le savoir et les enfants s’approprient une idée qui devient une activité coopérative. Mais tout cela ne serait pas possible sans ces temps d’espace de liberté dans l’emploi du temps.

    C'est la fin de l'année et tout semble s'harmoniser ... parfois il faut du temps, mais ça vaut le coup !!!

    Valérie Da Silva (enseignante en CE2- Paris)

    POUR ALLER PLUS LOIN

    1)la pédagogie de projets

    http://eduscol.education.fr/sti/sites/eduscol.education.fr.sti/files/ressources/techniques/5180/5180-186-p46.pdf

    2)méthode naturelle de mathématiques

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/pratiques-et-recherches-13-pour-une-methode-naturelle-de-mathematiques

    UNE QUESTION

    Quels jeux pour quels apprentissages ?


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  • Le partage de cette fin d'année revient sur un dispositif déjà présenté dans ce blog (Nos questions) qui ne cesse de me remplir d'aise.

    Chaque jeudi, les élèves (CE1) proposent une question qui leur tient à coeur, nous nous arrêtons à six questions et en sélectionnons une par vote à main levée. Celle-ci est aussitôt recopiée dans le cahier de liaison avec la proposition transmise aux parents de chercher pendant le week-end avec leur enfant une réponse, s'ils le souhaitent. Le lundi suivant, nous mettons en commun le résultat de nos recherches. 

    La seule règle sur les questions "recevables"c'est qu'elles ne soient pas des questions d'ordre philosophique - qui ont leur place dans un autre temps appelé "Je réfléchis" - et que la réponse ne soit pas unique (par exemple, "comment on dit "chaise" en anglais ?").

    Il s'agit là d'un vrai questionnement naturel, jamais orienté de ma part, qui sur une année balaye toutes les disciplines.

    Voyez plutôt :

    Sur le corps : Pourquoi avons-nous des couleurs dans les yeux ? Comment fonctionne le cerveau ? Combien de cheveux avons-nous ? A quoi ça sert de dormir ? Pourquoi quand on tourne, sommes-nous un peu penché ?  Pourquoi parfois, quand on sort de l'eau, avons-nous les lèvres violettes ? Pourquoi la nuit, faisons-nous des rêves ou des cauchemars ? Comment digère-t-on ? 

    Sur les animaux : Est-ce que la carapace des tortues fait partie de son squelette ? Pourquoi les escargots avancent-ils lentement ? 

    Sur le temps : Comment vivaient les hommes préhistoriques ? Pourquoi les saisons changent-elles ? Comment les animaux sont-ils apparus ? Pourquoi il y a-t-il des jours dans la semaine ? Comme était l'école au temps de nos grands-parents ? Pourquoi les jours de la semaine s'appellent-ils lundi, mardi... ? Pourquoi les feuilles changent-elles de couleur en automne ?

    Une réponse au tableau sur la météo tracée par Raphael : 

    Plaisir VECU : Se libérer du programme

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Sur l'espace : Combien il y a-t-il d'étoiles ? Pourquoi les nuages sont-ils blancs ?

    Sur la technologie : Comment internet fait-il pour savoir autant de choses ? Comment fait-on pour prévoir le temps qu'il fera ? Pourquoi avons-nous du mal à reconnaître notre voix sur les vidéos ? Comment trouve-t-on des pierres précieuses ? 

    En mathématiques : Pourquoi les nombres ne s'arrêtent-ils jamais ? 

    Sur la société : Pourquoi il y a-t-il des pays ? Comment fabrique-t-on les films ? Pourquoi changeons-nous de Président ? Pourquoi il y a-t-il parfois des incendies dans les habitations ? 

    Autre : Pourquoi des fromages comme l'emmental ont-ils des trous ? 

    JAMAIS je ne me soucie de sélectionner les questions selon le programme, car je considère que faisant cela, ce serait instrumentaliser cette curiosité naturelle qui s'exprime et la tarirait automatiquement. 

    Au vu de ce tout ce qui a été partagé pendant ce temps, nous sommes allés bien AU DELA du programme imposé de CE1. Ma seule prise en compte de celui-ci, c'est que parfois, j'ai choisi de prolonger la discussion par une ou deux séquences pédagogiques. Par exemple sur les saisons, sur la vie d'avant ou sur le squelette. 

    Je ne peux que vous conseiller de mettre ce temps "Nos questions" au programme de votre classe ! C'est devenu pour moi un incontournable. 

    Daniel Gostain

    POUR ALLER PLUS LOIN

    Questions aux programmes :

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/37182

    UNE QUESTION

    Peut-on se libérer des programmes ?


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  • Comme je vous l'avais promis dans mon article sur la minute de retour à soi (Méditation en classe) je vais vous parler aujourd’hui de mon espace « Je calme mes émotions ».

    L’idée est de permettre à l’enfant d’avoir un endroit où sont mis à sa disposition différents outils pour l’aider à apaiser sa tempête intérieure. En effet, j’ai remarqué que souvent mes élèves sont en proie à des émotions fortes, que ce soit de la colère, de la tristesse, des fous rires… et que cela les gêne dans leur temps d’apprentissages.

    Cet espace est installé, à l’écart, dans un endroit où l’enfant peut avoir un peu d'intimité. J’y ai mis une plante verte pour le séparer du reste de l'espace. Dans ce coin, j’ai installé une table et une chaise, et au mur sont accrochés des affiches sur comment se calmer, ainsi que des informations sur les émotions…. Les enfants s’y rendent quand ils en ressentent le besoin. Il est pour moi important de leur laisser la liberté de choisir s’ils ont besoin d’y aller ou pas.

    Ce n’est pas un coin punitif, lieu où j’envoie l’enfant pour se calmer !! Je trouve ça très important d’en avoir conscience car sinon l’enfant l’associera à une contrainte et à une punition et non à une aide.

    Voilà comment j’organise mon espace : « Je calme mes émotions ». On y trouve : une peluche à qui l'on peut faire des câlins, que l'on peut caresser pour se calmer, ou même taper pour se défouler, pourquoi pas ; des balles anti-stress que l'enfant peut manipuler, écraser… pour lâcher son énergie ; de la pâte à modeler dans laquelle on peut mettre sa colère, sa tristesse ; un miroir afin que l'enfant puisse s'observer, voir son visage suivant l'émotion dans laquelle il est ; des crayons de couleur avec des feuilles blanches sur lesquelles l'enfant peut gribouiller, exprimer son émotion, faire un dessin ; des mandalas à colorier en partant de l'extérieur vers l'intérieur pour se recentrer ; un livre avec des animaux, des paysages, pour apporter de la découverte, de la beauté ; un livre de blagues pour rigoler et retrouver le sourire ; et un sablier de 10 minutes qui permet de gérer le temps et d'éviter que l'enfant n’y reste toute la matinée.

    Comment les enfants utilisent cet espace dans ma classe ? Quand les enfants sont en proie à une émotion un peu forte, ils ont la liberté d'aller dans l’espace : « Je calme mes émotions ». Ils s'y assoient le temps d’un sablier de 10 minutes et peuvent faire ce qu'ils veulent, dans le respect des règles de cet espace. Quand le sablier de 10mn est terminé, l’enfant range ce qu’il a utilisé et regagne sa place dans la classe. Ce lieu est souvent utilisé au retour de récréation où les enfants sont en proie à de nombreuses émotions. Lorsque plusieurs enfants ont envie d’y aller, c’est par ordre de demande, et chacun attend son tour. Parfois le fait d’attendre, l’émotion est passée et l’enfant n’en sent plus la nécessité. Au retour d’une récréation, J. était très triste, en colère, et pleurait à chaudes larmes. Elle est allée d’elle-même au coin "Je calme mes émotions". Elle en est ressortie 10 mn plus tard, apaisée et tranquille et m’a dit : "Maitresse ça m’a fait du bien d’aller là-bas, j’y ai laissé mon chagrin." Je vous partage ces paroles car pour moi, c’est vraiment ça l’utilité de cet espace : que l’enfant apaise ses émotions afin qu’il soit ensuite disponible pour les apprentissages.

    Je pense qu'il faudrait aussi que moi, enseignante, je m’autorise à y aller de temps en temps, ça me ferait beaucoup de bien !!

    Mylène de Sainte-Marie

    POUR ALLER PLUS LOIN

    1)aménagement de la classe

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/55559

    2)les messages clairs

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/atelier-gerer-les-conflits-par-les-messages-clairs

    UNE QUESTION

    Comment gérer les émotions dans un groupe ?


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  • Lors d’une de nos réunions hebdomadaires, un élève a proposé de créer un rap des CM1/CM2. La classe a voté. Oui à la majorité. Certains redoutaient seulement de ne pas être bons rappeurs. Nous en avons débattu et avons choisi d’en parler à notre professeure de musique. Cette proposition de projet est ainsi devenue notre projet.

    Alice Lechartier, notre professeure de musique, nous a obtenu pour la classe un atelier pédagogique Home Studio, qui nous permettrait d’enregistrer notre rap lorsque notre projet serait finalisé. Notre projet était lancé !

    Au retour des vacances de la Toussaint, j’ai débuté la classe en interprétant un rap de ma création. Je voulais les rassurer quant à la possible création d’un rap mais aussi leur faire comprendre que le projet pouvait démarrer. Les élèves ont alors décidé collectivement du contenu de notre rap. Ils voulaient parler de notre classe, de certains enseignants et animateurs. A chaque paragraphe, un sous-thème. Très rapidement le refrain a été une évidence pour eux. Puis en débattant, en argumentant, et en testant leurs propositions, ils ont choisi. En trois séances, leur texte était écrit.

    "Nous on est les CM1/CM2
    On est des rigolos et des bizarros
    Avec Madame Tarento et Mme Historio
    On travaille beaucoup beaucoup trop

    On est les CM1/CM2 eh
    Les grands bavards de Goubet eh
    La meilleure classe pour les commentaires
    Et la maîtresse répétant intéressant

    CLASS / YES CLASS / YES
    Si tu réponds pas t’es puni par la maitresse
    CLASS / YES CLASS / YES
    N’oublie jamais ça sinon fais gaffe à tes fesses

    Messieurs Alcaraz eh eh eh
    et Pivert eh eh eh
    Se confrontent au sabre laser eh eh eh
    Et Madame Nicolas eh eh eh
    Elle sera toujours là eh eh eh

    Entre Joynin au basket
    Et Lilia et les claquettes
    Marie-Claude qui nous place à la cantine
    Et Mabountou qui fait la maline

    CLASS / YES CLASS / YES
    Si tu réponds pas t’es puni par la maitresse
    CLASS / YES CLASS / YES
    N’oublie jamais ça sinon fais gaffe à tes fesses

    Arts plastiques et musique
    avec Anne et Alice
    Et Hélène fait du sport
    Elle nous fera courir jusqu’à la mort

    La classe toujours mal rangée
    On n’sait pas où mettre les pieds
    On espère qu’ça va s’arranger
    Avant la fin de l’année"

    Alice a alors mené un important travail avec mes élèves. Un travail sur le rythme et le tempo. Les élèves ont exploré les sons à partir des objets de la classe et interprété par la suite des boucles de rythme avec ceux-ci. Puis la classe s’est divisée en groupes de recherche pour savoir comment scander ou interpréter chaque paragraphe. Chaque groupe a montré aux autres ses trouvailles musicales.

    Voilà le résultat musical : 

    Tous ont dû apprendre des autres. Tout cela a motivé nettement mes élèves qui ont pris plaisir à chaque étape de ce projet. Notre projet. Mon rôle a alors simplement consisté en un accompagnement des élèves et un soutien à chacune de ces étapes. Le texte appris, ils ont répété régulièrement avec Alice. Puis ils ont découvert leur texte posé sur une bande-son proposée par Alice. Ils ont adoré. Ils étaient simplement fiers d’eux. Ce travail est le leur. Avec Alice nous les avons accompagnés, aidés, préparés. Ils peuvent être fiers d’eux.

    Entendre leurs envies, leur donner les outils pour les aider à mener à bien leurs envies. Accepter aussi de ne pas savoir où le projet nous mènera, se laisser guider par leurs idées, leurs remarques. La pédagogie Freinet nous permet, en tant qu’enseignant, de lâcher prise, de laisser davantage de place et de liberté aux enfants. Et ainsi de laisser les élèves s’emparer de la vie de la classe, d’être acteurs de leur quotidien. Ce projet ne serait jamais né sans mes élèves. Merci à eux !

    Nastasia Tarento

    POUR ALLER PLUS LOIN

    1)échanges et partenariats entre enseignants

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/accueil-groupes-departementaux

    2)créations sonores et musicales

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/le-nouvel-educateur-46

    UNE QUESTION

    Quelle place pour les propositions des élèves ?


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