• Cela fait maintenant plusieurs jours (semaines déjà ?) que je pratique l'accueil échelonné avec mes élèves de CE2/CM1.

    L'accueil échelonné dans ma classe a lieu les jours où je ne suis pas de service de cour à 8h20 : les mardis, mercredis, jeudis. Je suis la seule de l'école à le pratiquer grâce au soutien du directeur et de la collègue de la classe voisine de la mienne qui accepte de remonter avec son rang tous mes élèves arrivés à la sonnerie de 8h30 et ceux qui ont envie de rester dans la cour. Les enfants montent seuls au troisième étage, entrent en classe, viennent me dire bonjour (spontanément, je n'ai rien demandé à ce sujet) choisissent une activité, un jeu, un livre, un dessin à finir... ils sont totalement libres. A 8h55, (maintenant), le maître du temps ou moi sonnons la clochette qui marque le temps de ranger les jeux pour démarrer le travail à 9 heures. Ce temps est calme, je ne suis intervenue qu'une fois au sujet d' une dispute pour savoir si on pouvait poursuivre une construction commencée la veille ou si "les autres" avaient le droit de tout défaire pour en commencer une nouvelle. C'est le conseil (qui a lieu le vendredi midi) qui a tranché par vote : on peut continuer et finir sa construction si ça prend une semaine d'accueil pas plus ! (et personne ne peut la défaire pendant ce temps)


    Ils ont immédiatement adopté le concept. Surtout, ils ont très vite compris que ce moment leur permettaient d'avoir du temps en plus pour utiliser tranquillement les nombreux jeux de la classe que j'autorise rarement à d'autres moments, parce qu' ils peuvent être bruyants et gêner la concentration des plus lents pour les temps libres, "quand le travail est fini", ou même détourner  certains élèves  de leur envie d'effectuer un travail librement choisi mais moins ludique, sur les temps de" Plan de travail".

    Et voilà mon moment-champagne :
    M., un CE2 à la présence bien réelle et parfois envahissante arrive très souvent le premier, tout content de s'installer et de choisir son activité (souvent les "légos" à construire). Il se lève ce matin-là et vient me trouver à mon bureau : "Maîtresse, hier je suis pas venu à l'accueil dans la classe parce que j'avais envie de jouer dans la cour, en fait..." "C'est ton droit, on a dit au conseil qu'on pouvait choisir d'aller dans la cour le matin, si on avait envie de jouer ou de parler à des copains d'autres classes" "Oui je sais, c'est bien qu'on peut choisir...dans la classe quand on n'est pas tous là encore, c'est plus facile d'apprendre à travailler ou à jouer sans faire du bruit , je trouve..." et il retourne à sa place, à son jeu, et se remet à construire en chuchotant pour demander les pièces à son voisin ! Wouaou, quel progrès pour M. ! Pourvu que ça dure...

    Jacqueline Bergeret

    POUR ALLER PLUS LOIN

    1) l’accueil du matin

    http://laclasseplaisir.eklablog.com/recent/20

    2)se connaitre soi-même

    https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=10&ved=2ahUKEwi12ZnUvvrjAhWP3eAKHd-lCAAQFjAJegQIBBAC&url=https%3A%2F%2Fwww.icem-pedagogie-freinet.org%2Fsites%2Fdefault%2Ffiles%2Festime_de_soi_pour_en_savoir_plus.doc&usg=AOvVaw0rk9YEEOWVKn9CO8Nj5LPA

     UNE QUESTION

    Comment se rendre disponible pour être à l’écoute des élèves ?


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  • Nous sommes une classe de CE1 à l'école Maurice Thorez de Wavrechain sous Denain (Nord) avec un maître surnuméraire qui intervient 1h par jour dans la classe. Nous avions comme projet de rencontrer nos correspondants à Lens au début du mois d'octobre mais il nous fallait trouver de l'argent pour financer une partie du bus.

    Avec l'aide de mon collègue, nous avons donc lancé un projet crêpes : les parents pouvaient commander des crêpes à l'avance. Les élèves ont comptabilisé le nombre (450 crêpes commandées dans toute l'école, alors que 2 classes sont concernées par le voyage, belle solidarité !) et l'argent obtenu. Ils ont ensuite pu "faire leurs courses" sur un site internet drive et ont fait la pâte à crêpes en classe.

    Pour des raisons de sécurité, nous avons cuit les crêpes chez nous et les élèves ont ensuite pris en charge la confection des paquets : garnir les crêpes de nutella ou de sucre, fermer et étiqueter le paquet, amener les commandes aux différentes classes. Chaque élève a pu manger une crêpe à la fin de cette action.

    Ce projet nous a permis de financer la moitié du prix du bus (complété ensuite avec une vente de photos).
    Nous avons donc rencontré nos correspondants ce jeudi 6 octobre : visite du "Louvre Lens" le matin, repas à l'école de nos correspondants, visite de leur classe puis jeux dans un parc.

    Les élèves ont beaucoup apprécié d'être pleinement acteurs de ce projet et nous avons tous passé une excellente journée chez nos correspondants.

    Chloé Brillon

    POUR ALLER PLUS LOIN

    1)financement des classes transplantées par l’OCCE

    https://trousseaprojets.fr/

    2)les correspondants

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/correspondants

    UNE QUESTION

    Y a-t-il un âge pour donner vie à ses projets ?


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  • A l’école, dans la cour de récréation, il y a des modes. Et en ce moment, la mode, c’est les billes. La cour est jonchée de petites boules multicolores devant lesquelles s’inclinent filles et garçons. « Tu m’joues ? Pour de la vraie ou pour de la fausse ?.... » Les couples se font et se défont au gré des parties. Mais parfois la gaieté et l’enthousiasme du début font place aux larmes et à la colère : les règles du jeu n’avaient pas bien été édictées, acceptées, comprises… et les deux protagonistes ne sont pas d’accord sur le résultat, alors ils vont chercher l’adulte pour les départager. Cela m’est arrivé à moi, parfois, de devoir intervenir, eh bien ce n’est pas facile de tirer tout ça au clair. Alors vite, on va en parler en classe !

    S’ensuit le conseil d’enfants « spécial billes ». On discute, on met en place des scénarii pour que les règles soient posées, comprises dès le début de la partie, et on revient sur le règlement de billes que les adultes du périscolaire l’année dernière avaient établi. Les enfants font de nouvelles propositions qui vont être soumises lorsque enseignants et animateurs se réuniront pour se mettre d’accord pour revoir le règlement des billes de cette année.

    Je me sens enthousiaste et confiante car l’année dernière, je n’avais pas du tout pensé à demander aux enfants comment était vécu ce règlement, qui avait été imposé aux enfants par l’équipe du périscolaire. De voir mes élèves s’en emparer, dire leurs désaccords et faire des propositions, me remplit d’admiration, de gratitude et de fierté pour ces enfants libres de dire, de choisir, de critiquer et de proposer.

    Mais je n’étais pas au bout de mes surprises…

    Lors de cette discussion, un élève explique que certains enfants tournent autour des joueurs de billes. Ils sont tristes, ou en colère, car ils n’ont pas de billes, eux. En effet leurs parents ne veulent pas en avoir à la maison à cause d’un petit dans le foyer, ou tout simplement ne pas en acheter. Alors les enfants sont condamnés à regarder avec envie, jalousie, ou encore tristesse leurs camarades s’amuser.

    Mes élèves ont été touchés par cette situation et deux d’entre eux proposent d’organiser un don de billes au sein de la classe afin que chacun puisse en avoir. On vote, majorité ! Tout le monde est d’accord avec cette proposition.

    On décide de dédier une boîte à cet effet.

    Plaisir VECU 808 : Elan de solidarité

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les enfants à l’initiative de cette idée passent dans les rangs, boîte à la main. De nombreuses mains se soulèvent et laissent tomber dans la boîte une ou deux billes, parfois gagnées le jour même. On liste les enfants qui n’ont pas de billes, ceux-ci en reçoivent deux à la fin de la quête.

    Cette boîte est placée sur une table de la classe et chacun peut y déposer ou venir y chercher une bille.

    Que ce soient les enfants donateurs ou les enfants receveurs, tous étaient ravis : fiers d'avoir donné, partagé ou d'avoir reçu, d’avoir été pris en compte. Tous les élèves de ma classe peuvent maintenant aller « tiquer de la bille » !

    J'ai été vraiment touchée par cet élan de solidarité spontanée dont les enfants ont fait preuve et très fière aussi de voir qu’au sein de ce groupe il y avait assez de confiance, de liens, d’empathie entre les enfants pour que de telles propositions puissent voir le jour.

    UN GRAND BRAVO A MA CLASSE DE CE1 !!!!! 

    Mylène de Sainte Marie

    POUR ALLER PLUS LOIN

    1)les messages clairs

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/les-messages-clairs

    2)les droits de l’enfant

    https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/43431

    UNE QUESTION

    Y a-t-il un âge pour parler de solidarité avec les enfants ?

     


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