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Pour clôturer cette année 2015-2016 en perspectives souriantes, je vous fais partager mon souhait principal de "plaisir à vivre", qui deviendra, je l'espère, "plaisir vécu" l'année prochaine.
J'aimerais transformer mon emploi des temps, de façon à ce que ma classe devienne davantage encore classe à projets, mais là, je ne pense pas aux projets qui viennent de l'Institution et qui souvent ne laissent que peu de traces, mais des projets issus de la vraie vie de classe, ceux émergeant du "Je fais partager" (Le "Je fais partager") ou du Eureka (Eureka), ceux qui naîtront des lectures que nous mènerons ensemble, ceux qui viendront de tous nos moments de découvertes, qu'elles soient mathématiques, culturelles, scientifiques...
Il y aurait à la fin de chacun de ces temps une question rituelle qui serait : "Est-ce que vous avez un projet que vous aimeriez engager à partir de ce que nous venons de vivre ?"
Quelques exemples inspirés de choses déjà vécues en classe :
- Au "Je fais partager", un enfant nous raconte son week-end chez ses grands-parents avec ses cousins. On trace son arbre généalogique ainsi que celui d'autres enfants volontaires ?
- Lors d'une lecture d'histoire, on se lance dans des théâtralisations de scènes ou des réalisations de pop-up, comme nous venons de le faire à partir du livre "Les 9 vies d'Aristote"
- Lorsque nous travaillons sur les soustractions, certains réalisent des cartes à opérations avec au recto l'opération et au verso le résultat.
Mais toujours des idées venant des élèves. Je serai seulement personne aidante pour l'avancée de ces projets !
Ensuite, nous les noterons sur un tableau destiné à ça, avec les noms de ceux qui s'engagent à le réaliser, et avec qui. Et chaque jour, le "Temps des projets", un des temps rituels de la classe, sera centré sur l'accomplissement de ces projets-là.
Daniel Gostain
POUR ALLER PLUS LOIN
1)Les projets
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/55577
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/55578
UNE QUESTION
Pourquoi faire vivre une classe à projets ?
votre commentaire -
Avec une collègue, on avait prévu un échange de type décloisonnement sur une matinée afin que je montre aux élèves une scène clownesque sur les "empêchements à apprendre" (Les Empêchements à apprendre) en demi-groupe et qu’elle aille rendre visite à Daniel G dans sa classe. Je connais un peu ses élèves car nous avons fait plusieurs activités entre nos deux classes et on parle beaucoup de nos élèves avec ma collègue.
On avait la scène : "J’ai peur de rater !"
J’ai présenté le concept aux élèves et je leur ai raconté que je connaissais bien Daniel qui est aussi enseignant, et que ce matin leur maîtresse est allée voir comment il travaille dans sa classe.
Alors très intéressés par cette double casquette « enseignant-clown » ou « clown-enseignant », les élèves me posent déjà plein de questions. Je leur présente la vidéo en plusieurs étapes et je leur explique les deux premières :
- Etape 1 : La situation. Etape 2 : Les sentiments des clowns
Visionnage de la vidéo
Je les laisse s’exprimer sur ce qu’ils ont compris de la situation.
« Que s’est-il passé ? »
Et je leur demande « qu’avez-vous pensé des sentiments des clowns ensuite ? »
Les élèves s’expriment très facilement malgré le fait que c'est la première fois que je prend leur classe en charge. Ils se projettent très facilement au travers des différents clowns et on sent que certains s’attachent déjà plus à l’un ou l’autre de ces trois clowns.
- Etape 3 : Je leur pose 4 à 5 questions (celles que les clowns posent)
Je choisis de limiter le nombre de questions et surtout de réajuster mon choix des questions, suite au premier débat qui vient d’avoir lieu.
Ce moment approfondit certains thèmes abordés ou permet à certains des élèves d’échanger sur leurs opinions, des discussions s’engagent entre les élèves. …
- Etape 4 : Les réponses des clowns
… C’est à ce moment que je choisis de proposer les réponses des clowns aux élèves.
« Eh bien vous avez pu échanger sur vos idées et sur ce que vous feriez dans telle situation, alors je vais vous montrer ce que proposent les clowns pour répondre à cette situation ».
Et on prend à nouveau quelques minutes pour échanger sur les solutions et faire le lien avec celles qui avaient été proposées par les élèves.
Conclusion de cette matinée :
Le fait de prendre la classe en demi-groupe a permis d’avoir le temps de donner la parole à tous.
Le fait que ce ne soit pas ma classe n’a pas eu l’air de gêner les élèves qui se sont exprimés librement.
J’ai noté une remarque d’un élève : « Parfois on rate, parce qu’on croit que quelque chose est vrai, par exemple on croit qu’on est allé à Eurodisney le week-end, et en fait on n’y est pas allé ! »
Cette remarque m’a frappée car quelques jours avant, ma collègue m’avait raconté qu’elle avait rencontré la maman de ce petit garçon qui vient d’arriver dans l’école et qui a quelques problèmes familiaux. L’enseignante avait raconté à la maman que son fils avait fait un « Je fais partager » (Le Je fais partager) en racontant une sortie avec son papa à Eurodisney , et la maman consternée avait dit que cela n’était pas vrai et que le petit ne voyait plus son papa !
C’est donc un moment qui a pu faire réagir cet élève et lui faire relativiser ce qu’il avait vécu.
D’autres réactions d’élèves m’ont aussi interpellée, je les ai notées et racontées à l’enseignante. Ce fut un moment très riche.
Alors si vous aviez des doutes, lancez-vous !
Valérie Da Silva
POUR ALLER PLUS LOIN
1) Le Temps des penseurs
https://padlet.com/danielgostain/1
2) Le débat
UNE QUESTION
Comment repérer des empêchements qui ne se voient pas ?
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Nous avons fait un élevage de papillons avec mes élèves de CP.
Mardi 24 mai, juste avant de démarrer le « Quoi de neuf ? », quelques enfants très enthousiastes commencent à me lancer des idées de ce que l’on pourrait faire avec les papillons. Je leur dit, « Écoutez les enfants, puisque vous avez beaucoup d’idées, je vais les écrire au tableau tout de suite, je vous sens bien créatifs ce matin ! »
Ils sont toujours très créatifs, mais ce matin, je sens qu’ils ont très envie de proposer des choses à partir de l’élevage des papillons observé en classe.
J’écris le mot « papillons » et note toutes ces idées magnifiques auxquelles je n'avais même pas songé, et pourtant, lorsqu’on est enseignant, on réfléchit à des centres d’intérêt, tout ce que l’on pourrait aborder à partir d’un thème. Et bien ce sont les enfants qui ont élaboré ce projet commun…
Propositions :
- Nous pouvons faire un journal spécial papillons et nous pourrions le distribuer à toutes les classes.
- Ecrire des textes sur notre cahier d’écrivain.
- Une exposition avec des photos et rajouter des textes, des dessins que nous pouvons faire, des créations en 3D (les accrocher au mur), des papillons accrochés à une ficelle et les suspendre du plafond (ça fera comme si c’était des vrais qui volent), et même des tableaux. Des créations libres.
- Faire une vidéo, Andréa peut faire un montage.
- Faire des souvenirs, le jour de l’expo, peut-être des petites photos de papillons.
- Andréa, tu pourrais nous faire faire des exercices de mathématiques avec des papillons.
- Faire des boules de neige avec des papillons ou des chenilles en figurines, comme celles que nous avions fait avec Luna. (Ma fille est venue passer une journée dans la classe et leur a montré une création personnelle de comment faire une boule de neige)
- Avec toutes ces propositions il va falloir que nous fassions des groupes pour travailler !
- On peut inviter les enfants de l’école à voir les papillons.
Je suis très fière de finir cette année avec ce magnifique projet émanant des enfants.
Andréa Alemany
POUR ALLER PLUS LOIN
1) Les élevages en classe
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/11498
2) L’enfant auteur
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/recherche-enfant-auteur
UNE QUESTION
Doit-on prioriser les propositions des élèves ?
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Un court témoignage sensible vécu récemment dans ma classe (un CE1). La façon dont ça s'est déroulé m'a bien surpris et m'a donné envie de vous l'écrire !
Un vendredi matin, K., à peine arrivée à l'école, m'a raconté le cambriolage dont sa famille avait été victime la veille. Puis, nous sommes montés en classe et avons démarré le "Temps libre et calme", temps de sas entre la maison et l'école, chacun menant l'activité de son choix. Nous avons poursuivi la matinée avec le "Je fais partager", au cours duquel des enfants volontaires présentent à la classe un récit, un objet, une création qui leur tient à coeur.
Il se trouve que ce matin-là, K. devait passer au "Je fais partager" (elle s'était inscrite le lundi) et elle est arrivée avec une demi-feuille comportant des espèces de pictogrammes quelque peu mystérieux. Elle les avait composés lors du "Temps libre et calme".
Et voici son commentaire de l'image (suivez bien les pictogrammes !) :
"En fait, avant la serrure, elle était normale. Et puis après, il y a eu les voleurs avec un marteau, ils ont cassé la serrure, ils ont pu entrer dans la maison et ils ont volé un Ipad et le vieux téléphone de mon père et de ma mère. Après, y a eu un ami du bureau, il a pris un tournevis, et puis il a un peu réparé la serrure. Et puis après, il y a quelqu'un qui a réparé la serrure. Il a enlevé la serrure, il en a mis une nouvelle, et il a donné de nouvelles clés, comme ça on peut re-entrer et sortir."
ou avec le son :
Ça confirme encore une fois la nécessité de ces temps où les enfants, "personnes du monde", peuvent exprimer ce qu'ils ont en eux, et ici, pour K., se soulager d'un évènement un peu perturbant.
POUR ALLER PLUS LOIN
1)le quoi de neuf ?
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/le-quoi-de-neuf-pour-demarrer-en-pf
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/video-quoi-de-neuf
2)construire et raconter
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/55563
UNE QUESTION
Tout ce qui se passe en classe doit-il être transformé en situation d’apprentissage ?
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